- deviser
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• XVe; « partager », d'où « mettre en ordre » et fig. « raconter » XIIe; lat. pop. devisare, de dividere → diviser♦ Littér. S'entretenir familièrement. ⇒ converser, 1. parler. Deviser gaiement. Deviser de qqch. « Tout en devisant des uns et des autres, ils soupèrent copieusement » (Queneau).Synonymes :- discuter● deviser verbe transitif (de deviser) En Suisse, établir le devis de quelque chose.deviserv.d1./d v. intr. Litt. S'entretenir familièrement. Nous devisions gaiement entre amis.d2./d v. tr. (Suisse) établir le devis de. Deviser une réparation.⇒DEVISER, verbe intrans.Littér. S'entretenir familièrement. Deviser entre amis, avec qqn deviser de qqc., sur qqc. Synon. converser. Charmants après-midi que nous passions, devisant ensemble à la fenêtre de sa petite chambre (STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 303). Polia et Poliphile restent seuls à deviser de leurs amours (DURRY, Nerval, 1956, p. 112).Rem. On rencontre ds la docum., un emploi trans., deviser + subst. non actualisé (cf. causer II A 2). Puis, Rosenwald et Burrieu devisèrent porcelaines (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 106).SYNT. Deviser gentiment, gaîment, affectueusement, intimement, librement, familièrement, paisiblement, tumultueusement; deviser à voix basse, à bâtons rompus, à perte de vue; deviser en amis; deviser en soi-même, avec soi-même; deviser de choses sans importance, de l'événement.Rem. On rencontre ds la docum. a) Devisant, ante, adj. Ces clientes bien devisantes, accompagnées jusqu'au seuil de la pâtisserie (...) par tous les sourires du magasin (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 473). b) Devisée, subst. fém., vx et rare. Conversation, entretien familier. Cette longue et triste devisée a eu cela de bon de me convaincre (CHERBULIEZ, Revue des Deux Mondes, 1862 ds LITTRÉ).Prononc. et Orth. :[d(
)vize], (je) devise [d(
)vi:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1119 « diviser » (PH. DE THAON, Comput, 2830 ds T.-L.) — XVIe s., HUG.; 2. a) 1155 « ranger, ordonner, organiser » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 5244) — 1611, COTGR.; b) 1223-26 « construire, établir un plan » (Dolopathos, 10647, Bibl. elz. ds GDF.) — 1636, MONET; 3. a) 1155 « exposer, raconter » (WACE, op. cit., 9); b) ca 1168 intrans. « parler » (CHR. DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 5837); 1536 part. prés. adj. (R. DE COLLERYE, Epistres, 15 ds HUG.), attest. isolée, à nouv. en 1860 (GONCOURT, Journal, p. 804 : Un groupe de personnages assis et devisant). Du b. lat. devisare, issu par dissimulation de divisare et celui-ci de divisum, supin de dividere « diviser, partager, répartir ». Fréq. abs. littér. :163. Bbg. COLÓN (G.). Un Cambio de perspectiva etimológica Rosicler y su mediato origen francés. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1971, t. 9, n° 1, pp. 225-227. — STRAKA (G.). En Relisant Menaud, maître-draveur. In :[Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, p. 293.
deviser [d(ə)vize] v. intr.ÉTYM. V. 1168; 1155, v. tr. « raconter »; 1155, « organiser », d'où devis; 1119, « diviser »; lat. pop. devisare, de dividere. → Diviser.❖♦ Littér., régional ou par plais. S'entretenir familièrement. ⇒ 2. Causer, converser, parler. || Se promener en devisant. || Deviser de choses et d'autres. || Nous devisions gaiement. || Deviser à perdre haleine avec quelqu'un.1 Quatre ou cinq bons vieux et bonnes vieilles, de ceux qui regardent s'élever la jeunesse avec indulgence (…) devisaient quelquefois entre eux sous les noyers de la Cosse (…)G. Sand, la Petite Fadette, XXIV, p. 165.2 Deux prêtres devisaient, ils ne disputaient point.Ch. Maurras, Anthinéa, p. 112.3 Nous devisions en déambulant au long des trottoirs de cette ville étrange (…)G. Duhamel, la Pesée des âmes, IX, p. 217.❖DÉR. 2. Devis, devisant, devise.
Encyclopédie Universelle. 2012.